Depuis, les cardinaux du monde entier se sont rassemblés ont pu s’écouter, se connaître, eux et les Eglises dont ils ont la charge. Dans la prière, la méditation de la Parole, la célébration des sacrements, le discernement, ils ont élu l’un d’entre eux, le Cardinal Robert Francis Prevost comme son successeur et 267° pape.
Cette désignation a été rapide, le signe d’une adhésion autour de sa personne, et ce mercredi tous ceux qui étaient à Rome, et parmi eux les pèlerins du diocèse d’Avignon, mais aussi tous ceux qui ont pu s’y associer à travers le monde entier ont accueilli celui que le Seigneur donne à Son Eglise comme successeur de Pierre : le pape Léon XIV.
C’est une grande joie pour l’Eglise et pour les croyants.
Une grande joie pour chaque évêque invité à vivre son ministère en communion avec lui.
Une grande joie pour nos églises particulières, nos diocèses, qui ont à continuer le chemin ensemble en communion avec l’Eglise de Rome.
Le Seigneur n’abandonne pas son Eglise, il ne cesse d’en prendre soin et de l’accompagner et il est heureux que nous puissions nous rassembler ce soir une nouvelle fois, en cette cathédrale, et en ce dimanche du Bon pasteur, pour célébrer dans l’action de grâce le don que le Seigneur fait à son Eglise en la personne du Pape Léon XIV.
Il est celui qui vient nous encourager à rester attachés à la grâce de Dieu.
Celui qui nous invite à nous tourner vers les nations pour que le salut parvienne jusqu’aux extrémités de la terre, pour que la parole du Seigneur se répande.
« Que la paix soit avec vous tous ». Ainsi nous a-t-il salués jeudi soir du balcon des bénédictions de la basilique Saint Pierre.
Telle est la première salutation du Christ ressuscité, le Bon Pasteur qui a donné sa vie pour le troupeau de Dieu. Moi aussi, je voudrais que ce salut de paix entre dans votre cœur, atteigne vos familles, toutes les personnes, où qu’elles se trouvent, tous les peuples, toute la terre. Que la paix soit avec vous !
C’est la paix du Christ ressuscité, une paix désarmée et désarmante, humble et persévérante. Elle vient de Dieu, Dieu qui nous aime tous inconditionnellement.
Cette paix offerte, accueillie, reçue est celle qui nous vient du Vivant, celui qui est le Christ, le Fils du Dieu Vivant comme le confesse Pierre, l’unique sauveur et le révélateur du Père.
Celui en qui Dieu se fait proche et accessible aux hommes.
Cette paix nous vient de Celui qui nous a adressé la Parole, qui a noué une relation avec nous avec chacun d’entre nous. Nous n’en mesurons pas toute l’ampleur. C’est sa Parole qui nous rejoint et nous appelle :
"Mes brebis écoutent ma voix ;
moi je les connais,
et elles me suivent.
Je leur donne la vie éternelle.
Personne ne les arrachera de ma main."
Là se noue le lien, la relation qui fait vivre et qui éclaire notre route.
S’adressant aux cardinaux lors de la messe célébré avec eux, il parle du trésor reçu qui est à accueillir et à partager.
Dieu, en m’appelant par votre vote à succéder au Premier des Apôtres, me confie ce trésor afin que, avec son aide, j’en sois le fidèle administrateur (cf. 1 Co 4, 2) au profit de tout le Corps mystique de l’Église, de sorte qu’elle soit toujours plus la ville placée sur la montagne (cf. Ap 21, 10), … Et cela… à travers la sainteté de ses membres, de ce « Peuple que Dieu s’est acquis pour proclamer les œuvres admirables de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière » (1 P 2, 9).
Il nous redit l’urgence de la mission ; l’urgence de témoigner de la foi joyeuse en Christ, dans tous ces lieux, ces environnements où il n’est pas facile d’annoncer l’Évangile, et où ceux qui croient sont ridiculisés, persécutés, méprisés ou, au mieux, tolérés et pris en pitié.
Nous sommes tous entre les mains de Dieu. Alors, sans crainte, unis main dans la main avec Dieu et entre nous, allons de l’avant nous dit-il. Nous sommes disciples du Christ. Le Christ nous précède. Le monde a besoin de Sa lumière. L’humanité a besoin de Lui comme pont pour être rejoint par Dieu et par son amour.
Pour cela, il nous redit l’importance de demeurer enraciné dans une relation personnelle avec Lui, et dans l’engagement d’un chemin quotidien de conversion.
Nous pressentons à la suite de ses premières paroles et de ses gestes qu’il va conduire l’Eglise dans la continuité des chemins ouverts par le Pape François continuant à nous appeler à être une Eglise qui témoigne de l’amour qui lui est manifesté et qui est à proposer à tous.
Ce matin dans un temps de rencontre avec les cardinaux il les a invités à renouveler leur pleine adhésion au chemin que l’Eglise universelle suit depuis des décennies dans le sillage du Concile Vatican II.
Il commence son ministère d’évêque de l’Eglise qui est à Rome, appelé pour cela à présider dans la charité l’Eglise universelle.
Ce ministère, il l’évoque aussi comme une croix. Nous savons qu’il ne peut en être autrement pour celui qui est appelé à la suite du Christ à être le pasteur de ses brebis.
Aujourd’hui, soyons dans l’action de grâce pour le don que le Seigneur fait à son Eglise en la personne du Pape Léon.
Portons le dans notre prière et confions au Seigneur sa lourde charge pour continuer à servir la conversion missionnaire de l’Eglise, l’attention aux plus petits, le dialogue courageux et confiant avec le monde contemporain.
Demandons dans cette même prière que, ici, sur la terre du Vaucluse nous puissions être l’Eglise qui ne garde pas pour elle le trésor dont elle est porteuse, mais qu’elle soit cette communauté d’amis de Jésus, de croyants qui rayonne largement le trésor de la Bonne Nouvelle.
+ François Fonlupt
Archevêque d’Avignon