Edito de rentrée de Mgr Fonlupt : « Nous avons entendu parler de votre foi. »

3 septembre 2025

Nous approchons de la fin d’été et, pour les uns et les autres, le rythme quotidien a repris ses droits.
Chaleur et canicule se sont quelque peu éloignées. Avignon a vécu les semaines de juillet au rythme du Festival. Bien des lieux de notre diocèse ont accueillis vacanciers et touristes. Avec la joie de l’hospitalité et aussi la surcharge de travail pour certains.
Le flot des informations ne tarit pas de sourdes inquiétudes au plan international, avec le conflit en Ukraine et la tentative difficile d’un chemin vers la paix, la dramatique situation subie par les habitants de la bande de Gaza, les otages israéliens et les ajustements qui semblent impossibles à trouver entre des peuples dont la souffrance empêche tout chemin vers la paix. N’oublions pas non plus les nombreux lieux de conflits armés actifs sur la planète dont nous parlons moins.
Dans notre pays, l’incertitude gagne à nouveau sur les conditions permettant une existence juste et apaisée pour chacun : pouvoir d’achat, insécurité et violence, crise de défiance institutionnelle.

« L’Espérance ne déçoit pas… ». Nous sommes toujours au cœur de l’année jubilaire.
Cette joie a pu s’accueillir et rayonner pour nous au cours de beaux rassemblements de l’été. Je veux nommer le Pélé VTT en juillet, le Pèlerinage diocésain de l’hospitalité à Lourdes.
Entre les deux, à la fin du mois de juillet, des jeunes du monde entier se sont rassemblés à Rome pour célébrer le jubilé des jeunes. Ils étaient une soixantaine de notre diocèse. L’occasion pour eux d’une première rencontre avec le Pape Léon XIV.
Au terme de la célébration d’ouverture où il les a rejoints place St Pierre, il leur a dit : « Le monde a besoin d’Espérance. Vous êtes ce message, et vous devez continuer de donner de l’Espérance à tous. », les appelant ainsi à faire de leur vie quelque chose de plus grand. A être le signe qu’un autre monde est possible.

Cet appel, adressé aux jeunes, a à être reçu plus largement, d’autant plus précieux et important qu’il résonne dans nos vies et nos lieux au cœur de situations souffrantes. Il nous rejoints aussi chez nous.

Chrétiens, hommes et femmes, jeunes et enfants, nous ne sommes pas à part, nous demeurons pris les uns et les autres dans les attentes, les espérances, les blessures, les inquiétudes de nos vies. Mais nous nous attachons à les laisser éclairer par la foi en Jésus-Christ, la force de sa parole, la nouveauté qu’il nous offre. Cela nous rend responsables de déployer au sein de notre société la force d’une Espérance que nous recevons, qui transforme nos vies et vient renouveler notre terre.

Cette année, nous allons nous inviter à vivre notre foi et notre vie d’Eglise au sein des « secteurs pastoraux » qui ont été progressivement précisés. Certains ont peu évolué, d’autres sont pas mal renouvelés. Ils sont le lieu de notre terre où nous vivons et avançons avec d’autres, le lieu où nous sommes invités à faire Eglise de manière renouvelée, pour le temps d’aujourd’hui.
Nous aurons l’occasion d’approfondir cette mission à travers une lettre pastorale que je vous proposerai prochainement. Également autour de la rencontre des conseils pastoraux qui se vivra à Ste Garde le 29 novembre prochain.

Le Seigneur qui nous aime ne cesse de rassembler son peuple pour qu’il soit signe de son amour pour notre humanité.
Nous ne sommes pas des croyants isolés. La foi nous rassemble en Eglise, où nous sommes nourris de l’eucharistie, de la vie fraternelle et envoyés pour servir nos frères. Ces communautés qui sont sans cesse renouvelées par les personnes qu’elles accueillent, ceux et celles qui accèdent à la foi, les catéchumènes.
Comment vivons-nous et sommes-nous nourris de la foi de l’Eglise en un Dieu qui aime tout homme, qui nous le dit en Son fils Jésus-Christ et nous accompagne de son Esprit ?
Comment vivons-nous les sacrements et de manière première l’eucharistie, comme l’accueil de la vie livrée du Seigneur qui nous constitue en son corps ?
A quelle fraternité cela vient-il nous ouvrir ?
Comment cela vient-il se déployer dans le service du frère et dans la mission ?

Nous vivons déjà cela de bien des manières. Nous avons ensemble à poursuivre ce chemin. La grâce de cette année que nous demandons au Seigneur est celle de nous rendre plus conscients et donc responsables de la richesse du don qu’il nous fait et de la tâche que nous avons à en vivre et à le partager.

Comment faire de notre vie quelque chose de grand pour améliorer la société en la rendant plus humaine et plus fraternelle ?
Comment être témoins de cela, alors que nous savons aussi nos fragilités, nos pauvretés ?
Il est pourtant de notre mission de servir la paix et la fraternité.

Que le Seigneur nous accompagne et nous soutienne sur ces chemins où il nous appelle ?
Je fais mienne pour vous la prière de Paul adressée « aux frères sanctifiés par la foi dans le Christ
qui habitent Colosses » (1re lecture du mercredi 3 septembre 2025).

"Nous rendons grâce à Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ,
en priant pour vous à tout moment.
Nous avons entendu parler de votre foi dans le Christ Jésus
et de l’amour que vous avez pour tous les fidèles
dans l’espérance de ce qui vous est réservé au ciel ;
vous en avez déjà reçu l’annonce par la parole de vérité,
l’Évangile qui est parvenu jusqu’à vous.
Lui qui porte du fruit et progresse dans le monde entier,
il fait de même chez vous,
depuis le jour où vous avez reçu
l’annonce et la pleine connaissance de la grâce de Dieu dans la vérité
."

(Col 1,3-6)

Belle et sainte année à nous tous.

+ François Fonlupt
Archevêque d’Avignon